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08/03/2023

_Lovecraft : Histoire d'un gentleman raciste_

Lovecraft : Histoire d'un gentleman raciste : William SCHNABEL : 2003 : La clef d'argent : ISBN-10 2-908254-40-9 (inconnu de l'ISFDB, la fiche Noosfère du livre) : 124 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 15.00 Euros en neuf pour un pb non illustré, disponible chez l'éditeur.

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De nos jours, les études sur Lovecraft sont tellement nombreuses tant en VO que VF (à cause d'un succès des textes de l'auteur qui ne faiblit pas) que l'idée que HPL était raciste ne donne plus vraiment lieu à débats. C'est pour cela qu'il faut certainement replacer cet ouvrage dans son contexte historique, c'est à dire se souvenir qu'il est paru il y presque vingt ans. À l'époque, le propos de Schnabel (un universitaire français) présentait une certaine fraîcheur dans sa démonstration que les "horreurs" lovecraftiennes n'étaient que l'expression d'un racisme pour tout ce qui n'était pas anglo-saxon qui prenait ses racines à la fois dans la sphère culturelle et familiale de l'auteur.

français,lovecraft,1 étoile

Du coup, on a, à la lecture, de cet ouvrage une vague impression de "déjà-vu" (ou de "déjà-lu") qui se révèle assez perturbante et fait (en tout cas en ce qui me concerne) que j'ai eu du mal à accrocher à l'ouvrage.

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Pourtant celui-ci est, malgré sa brièveté (il y a moins de 90 pages de texte), est une bonne immersion solidement documentée à la fois dans les écrits (fiction et correspondance) de l'auteur, dans sa psyché (dans la mesure où c'est possible) et dans le contexte social de l'Amérique du début du siècle. Un ensemble sans doute novateur en son temps mais rattrapé par la masse de choses qui existent maintenant sur HPL.

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Note GHOR : 1 étoile (parce que je l'ai lu trop tard)

02/03/2023

_Guide des genres et sous-genres de l'imaginaire_

Guide des genres et sous-genres de l'imaginaire : APOPHIS : 2023 : Albin-Michel "Imaginaire" : ISBN-13 978-2-226-48383-6 (inconnu de l'ISFDB, la fiche noosfère du titre) : 204 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûte 14.90 Euros en neuf pour un petit TP illustré en n&b, disponible en ligne, existe aussi en ebook (47649-4).

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Cet ouvrage (payant) est visiblement la reprise d'un freebie de 2018. La mention "édition révisée" semble indiquer un certain niveau de modifications (même si le nombre de pages n'a guère varié) dont le détail m'est inconnu, car je ne possède pas/n'ai pas eu le privilège d'avoir la première version. Attendu comme le messie par les intervenants d'un certain forum (encore plus que la 4ème édition de la SFE, le Bréan et la mythique encyclopédie de l'Atalante réunis), cet ouvrage est dû à la plume d'un blogueur réputé () qui est accessoirement un des collaborateurs de la revue Bifrost. Comme son titre l'indique clairement, il s'agit d'un guide de la littérature de l'imaginaire (en VF SF + Fantasy + Horreur + Fantastique) qui est ici présenté sous l'angle purement taxonomique et phylogénique c'est à dire par genre et non par thème (comme celui-ci) ou par titre (comme celui-là).

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En terme de structure, le livre est (grossièrement) divisé en huit parties inégales (+ un avant-propos) correspondant au niveau "genre" qui se subdivisent en plusieurs sous-parties au niveau "sous-genre" qui sont elles-mêmes parfois encore segmentées. L'ensemble est accompagné de petites reproductions de couvertures non légendées, parfois carrément en double (cf. pages 179 & 180) probablement pour ceux qui n'ont pas bien compris ce qu'il faut acheter. À noter l'absence totale de notes, d'index ou de bibliographie mais la présence d'une page consacrée à des remerciements.

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Passons maintenant à la partie que les membres de la secte Bifrostienne et autres adorateurs de Thomas Day/Gilles Dumay vont devoir passer. En effet (et AMHA cela va sans dire) malgré ses immenses qualités (connaissance du genre, ton parfois plaisant), ce livre :

- présente une structure complètement foutraque. On commence pas trop mal avec les définitions (heureusement qu'Apophis est là pour définir sérieusement la SF, personne n'avait jamais réussi avant) mais on tombe rapidement dans un total mélange qui voit par exemple le Steampunk être traité page 38 (comme genre de premier niveau ?) ET page 132 (comme genre en -punk) ou une organisation des grandes parties peu lisible. Par exemple la fantasy est partiellement dans la partie 2 (avec certains sous-genres) puis partie 3 "sous-genres majeurs" (avec redites -ou pas- de la partie précédente) puis dans une partie 5 "sous-genres mineurs" (sur quels critères ?) avec entrelardée entre les deux une partie 4 "La fantasy de demain" qui liste divers sous-genres sans doute en devenir et dont il semble que l'auteur n'ait pas décidé s'ils seront mineurs ou majeurs. On remarquera aussi que le Fantastique est complètement passé à la trappe.

- réussit parfois à nous perdre dans les méandres d'un taxonomie inventée pour l'occasion. Je conseille particulièrement la partie sur la Flintlock fantasy et la Gunpowder fantasy (presque six pages quand même) où il semble que en fait c'est pas pareil (l'une est incluse dans l'autre) et que l'appartenance d'un texte à l'une ou l'autre dépende de la technique d'allumage de la poudre, si j'ai bien compris (ou pas).

- est parfois imbibé de ce fameux ton prétentieux-mais-pour-rire qui vient en droite ligne du défunt Cafard Cosmique, avec une certaine suffisance (les célèbres "connards élitistes") qui est mal masquée sous les oripeaux du non moins fameux "second degré" ("On a tout compris et pas vous ! En fait non, c'est une blague"). On peut aussi mettre dans ce sac l'habituel couplet anti-Bragelonne (pourtant racheté par un partenaire de l'éditeur) qui occupe quand même deux pages pour nous expliquer que Bit-Lit c'est juste du marketing (donc pas bien et pas légitime comme sous-genre).

- atteint parfois les limites du ridicule dans la taxonomie au point que (même si je confesse que mes plus de quarante ans d'intérêt pour l'étude du genre ne sont rien devant les trente ans de pratique de l'auteur), j'ai découvert dans ce merveilleux ouvrage des tas de sous-sous-genres qui m'étaient complètement inconnus ("Swashbuckling fantasy"soit moins de 30.000 hits Google) et dont l'accumulation est parfaitement risible. Pour ne pas être en reste et pour filer la métaphore mécanique, je propose donc le Wankelpunk (œuvres des années 60-70), le Sans-soupapespunk (années 30), le Desmodromicpunk (pour les auteurs italiens) ou le Mazdapunk (avec son fameux Cycle de Miller).

- est inexploitable comme ouvrage de référence du fait de l'absence du moindre index, de la moindre bibliographie et, dans le cœur du texte de la moindre indication permettant de trouver tel ou tel texte recommandé dont on sait d'ailleurs même pas pour certains s'ils ont été seulement traduits.

- fait parfois furieusement penser à une œuvre de commande (mais sans trop le dire), ce qui n'était pas le cas de la première version qui était effectivement offerte par un éditeur. Ceci explique sans doute les choix picturaux étranges et pourquoi les seuls éditeurs dont les ouvrages ont droit à une photo de leur couverture sont Le livre de Poche et Albin Michel (quelle surprise !), comme quoi les leçons de placement de produit de la FNAC n'ont pas été oubliées.

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Sur le fond (la taxonomie), je ne peux que citer l'auteur lui-même (c'est page 56) "Potentiellement n'importe qui peut inventer un nouveau-sous genre dans son coin". C'est bien mon avis et, à la lecture de cet ouvrage, je pourrais rajouter "n'importe qui peut en faire un livre en piochant n'importe quoi sur le net". 

Au final, c'est un livre gentillet qui ne va pas pisser bien loin. A vous de voir si vous avez besoin de débourser 14.90 Euros pour savoir enfin quels livres se rattachent au Silkpunk (des histoires de vers à soie ?) ou à la Grimdark (un truc allemand ?).

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Note GHOR : 1 étoile (en tout cas voilà matière à des débats taxonomiques passionnants)

20/02/2023

_Science-Fiction : Les frontières de la modernité (2ème édition)_

Science-Fiction : Les frontières de la modernité (2ème édition) : Raphaël COLSON & André-François RUAUD : Mnémos : 2014 : ISBN-13 978-2-35408-174-4 : 398 pages (y compris biblio et index) : coûte 22.00 Euros en neuf pour un TP carré illustré en n&b, ne semble plus être disponible chez l'éditeur, trouvable en ligne ou d'occase.

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Dans une discussion autour de la première édition de cet ouvrage (voir dans les commentaires de cette note); Laurent (un des top bibliographes du genre en VF) s'était posé la question de savoir si cette réédition d'un titre de 2008 proposait des compléments/corrections. Ayant trouvé un exemplaire d'occase pour la modique somme de 7.50 Euros, et connaissant mon esprit pervers, je n'ai pas pu résister à l'envie de me payer une petite séance de tir aux pigeons.

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Après une analyse minutieuse (je n'ai quand même pas eu le courage de tout relire, ma passion pour les ouvrages de référence VF/mon masochisme ne va quand même pas jusque là), cette réédition (qui ne dit pas son nom) comporte les changements suivants :

- Une préface de inénarrable Gérard Klein (c'est même marqué sur deuxième plat : "Préface du grand spécialiste de la science-fiction"). C'est à dire 10 pages qui comportent du pur Wikipédia sans aucun rapport avec la choucroute (un peu comme le reste du livre). Vraiment, il est trop cultivé Gérard, il nous apprend pourquoi les pièces de théâtre ont cinq actes (pour changer les bougies -pas celles des moteurs à explosion-) ou pourquoi les films de cinéma durent une heure et demie (la taille des bobines), En tout cas merci à lui pour ces contributions constructives que l'on pourra toujours les replacer dans quiz télévisé. On y trouve aussi force lieux communs sur l'histoire du genre, des mentions des ouvrages de référence en VF contemporains (Langlet, Besson et bien sûr Bréan le fils spirituel) et une n-ième redite de l'explication de l'auteur sur le déclin de la SF (sa fameuse théorie socio-économique). C'est donc juste une préface verbeuse qui n'apporte rien au livre lui-même.

- Une évolution du découpage du livre (avec un XXIème sicle qui commence en 1992) y compris des changements aussi fondamentaux que le renommage d'une partie de 1992 : une date symbolique à 1992 : symbolique d'une date (c'est justement le bout qui nous explique cet étrange siècle).

- Des changements d'illustrations. En effet, il me semble qu'il y a moins de couvertures de livres (mais toujours pas attribuées si ce n'est par la mention bien roublarde qui apparait en page de copyright : "certaines des illustrations de cet ouvrage sont DR") et plus d'affiches de films.

- Des déplacements de bouts de texte, comme celui sur Les mailles du réseau qui passe par un simple couper/coller de la partie 4-A-a (c'est page 291) à la partie Les vagues post-cyber (étrange pour un texte pur Cyberpunk) ou des additions à haute valeur ajoutée comme le remplacement du mot "culture" par la périphrase "ensemble culturel, à la fois symptôme, produit et créateur". C'est le seul changement que j'ai vu sur le préambule (ce sont les derniers mots).

- Et enfin, comme par hasard, certaines des erreurs que j'ai signalées dans mon avis initial ont été corrigées : Frederik Pohl redevient lui-même, Doctor Who n'est plus inédit en VF. Merci Hervé !

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Du coup, ce n'est pas vraiment la peine de se procurer cet ouvrage sauf opportunité à vil prix, presque tout le mal que j'en ai dit restant d'actualité, si l'on peut employer cette expression pour un ouvrage qui va sur ces dix ans et qui a, du coup, pas mal vieilli.

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Note GHOR : 1 étoile (un ensemble toujours aussi médiocre)

23/01/2023

_Science Fiction_ (Vint)

Science Fiction : Sherryl VINT : 2021 : The MIT Press (collection "The MIT Press Essential Knowledge") : ISBN-13 978-0-232-53999-9 (la fiche ISFDB du titre) : 207 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 15.95 USD Euros pour un pb non illustré, disponible chez l'éditeur, existe aussi en ebook.

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Si j'en crois la présentation générale de cette collection publiée par le célèbre MIT américain (Massachusetts Institute of Technology), cet opus est censé délivrer une "vision experte" sur le sujet abordé. De même, si j'en crois l'introduction de Vint (une professeur d'anglais américaine, habituée des ouvrages de référence), ce livre n'est ni une histoire du genre ni un état des lieux. En fait c'est (je cite toujours) une "description sélective du genre comme boîte à outil pour penser les problèmes urgents de la vie sociale actuelle". Dont acte.

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Dans la pratique, on a un ensemble plutôt court (puisque sur le total il y a 40 pages de notes, index, glossaire et bibliographie), très aéré (par exemple la bibliographie liste à peine une dizaine de titres par page, sans commentaires ajoutés) et que s'offre le luxe d'une vingtaine de pages qui reprennent seulement des phrases extraites du livres en GROS. L'ensemble est organisé en sept chapitres (+ une introduction et une conclusion) qui en fait abordent très classiquement les grands thèmes du genre : l'utopie, les robots, les extraterrestres ou l'ESP.

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Le résultat est, à mon avis, un livre qui parle assez peu de la SF mais beaucoup (presque la moitié du texte) de sociologie, prospective, féminisme, climatologie, critical theory ou afrofuturisme... En tout cas c'est une longue suite de clichés (méchant Campbell, géniale Butler) qui donne un ensemble parfaitement acceptable par les gens cultivés et "aware", très propre sur lui et qui coche toutes les bonnes cases. C'est, une fois de plus une certaine vision de la SF que l'on peut résumer un notant que le SEUL roman listé dans les propositions de lecture est It, She and It de Marge Piercy. Ce livre n'est juste pas en phase avec ma vision du genre, de son histoire et de sa richesse.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (la vision de Vint ne correspond pas à ma SF)

14/11/2022

_The Secret History of Science Fiction _

The Secret History of Science Fiction : Nader ELHEFNAWY : 2022 : Auto-publié (en POD chez Amazon) : ISBN-13 979-879534601-4 (la fiche du titre sur l'ISFDB) : 246 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûte 14.99 USD pour tp non illustré, disponible en ligne en POD.

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Cet ouvrage fait partie d'une série de titres disponibles auto-publiés écrits par un professeur d'anglais de nationalité américaine qui semble beaucoup publier en ligne, en particulier dans son blog. Il s'agit là d'un recueil de textes (une trentaine) de longueur et de provenance variables, certains correspondant à des billets de blog et d'autres à des articles plus étoffés (possiblement inédits). Malgré des notes copieuses, il n'y a ni index qui bibliographie générale dans cet ouvrage d'une qualité physique juste moyenne.

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Je dois avouer que les premières pages m'ont légèrement défrisé du fait du discours assez prétentieux de l'auteur, du style : "moi seul ai vraiment étudié l'histoire du genre dans son intégralité et tous les autres n'y connaissent rien", une affirmation qui peut prêter à sourire (n'est pas Roberts, Westfahl ou Ashley qui veut ou qui l'affirme). Une fois ce point de détail passé, la lecture des essais s'enchaîne avec une certaine fluidité même si l'on est bien en peine de discerner à ce recueil une certaine structure claire (malgré la division en quatre parties), Elhefnawy passant du coq à l'âne (de Zola comme père de la SF au roman noir). Comme il n'y a pas d'index, tout cela reste très fouillis et pour tout dire difficilement exploitable.

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En fait, le souci avec ce type d'ouvrage est qu'il cumule certaines caractéristiques de son média originel (un blog) qui ne "passent" pas bien. Outre une certaine tendance à la redite, à revenir sur les mêmes références (ici le livre de Kemp Who Killed Science Fiction, la nouvelle A Logic Named Joe de Leinster ou le space-opéra de E. E. 'Doc' Smith) ou ses repoussoirs favoris (ici la New Wave et J. G. Ballard en particulier), un travers partagé par tous les blogueurs (dont je suis aussi coupable). Du coup, les essais sont plutôt calibrés pour générer des réactions "à chaud" sans grande analyse. Comme on ne peut pas faire "commenter" ou "répondre" à un livre, le discours de l'auteur créé juste une envie de discuter les positions parfois clivantes d'Elhefnawy sans la possibilité de le faire. Comme de plus certains textes n'ont qu'un rapport assez lointain avec la SF, l'intérêt de cet ouvrage est assez discutable même si je suis parfois complètement d'accord avec une partie des opinions professées par de l'auteur.

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Note GHOR : 1 étoile